Quand on regarde le Colisée, il ne fait aucun doute que les constructions romaines sont un modèle de solidité. Près de 2 000 ans après leur construction, même s'ils ne sont plus dans la fleur de l'âge, les monuments romains continuent de défier le passage du temps.
Des chercheurs américains ont réussi à percer le secret du ciment ultra résistant qu'utilisaient les Romains.
Et vous allez pouvoir constater qu'en plus d'être très solide et respectueux de l'environnement, ces propriétés ne proviennent pas d'un quelconque pacte avec les extraterrestres, mais d'une conjonction exceptionnelle de facteurs tout simples.
Un ciment renforcé naturellement
Aux grands monuments, les grands moyens : c'est au microscope électronique à balayage que ces chercheurs ont analysé le ciment qui composaient les édifices romains. Certains échantillons prélevés sur des vestiges lacustres dataient de près de l'an 37 avant notre ère, soit plus de 2 000 ans !
Ce ciment qui a résisté aux assauts du temps possède quelques caractéristiques qui expliquent une telle longévité. Le mortier contient :
- de la chaux ;
- du sable fin qui est chargé en :
- scories volcaniques ;
- traces d'aluminium.
Les Romains mélangeaient ensuite ce mortier à de l'eau de mer, ce qui donnait un ciment dont la solidité s'explique en partie par :
- la présence d'aluminium qui agit comme un véritable stabilisant et augmente la résistance de l'ensemble ;
- la carbonatation : un phénomène chimique qui entraîne un durcissement du mortier au fil du temps.
Le ciment antique : un modèle écologique
Nous l'avons vu, le ciment utilisé par les Romains possède des propriétés mécaniques assez particulières. Il est, de plus, respectueux de l'environnement car son traitement était différent de celui que subit le ciment d'aujourd'hui. En effet :
- Le calcaire antique n'était chauffé qu'à 900°C.
- Aujourd'hui, les composants du ciment sont chauffés à 1 450°C.
Ainsi, les Romains consommaient moins d'énergie et réduisaient - sans doute inconsciemment - les effets de gaz à effet de serre.
Si le ciment utilisé par les Romains a assuré une longévité de plus de 2 000 ans à leurs édifices, les liants hydrauliques contemporains (définis par l'appellation ciment Portland) ne permettent d'estimer la durée de vie de nos édifices qu'à un demi-siècle.
Qu'attendons-nous pour réutiliser ces bonnes vieilles techniques romaines et construire nous aussi des édifices millénaires ?
Pour aller plus loin :