
Un mortier de réparation est un élément de la construction composé de sable, de ciments spéciaux, de fibres et d'additifs. Il permet de réaliser des travaux de remise en état et de protection des ouvrages en béton et en matériaux rigides (par exemple la pierre). Il existe deux phénomènes qui affectent tout particulièrement les structures en béton : la dégradation des matériaux et la corrosion des armatures.
Les additifs contenus dans le mortier (comme dans le cas du mortier hydrofuge) contribuent à rendre homogènes les rebouchages mais aussi à renforcer la résistance de l'ouvrage abîmé. À chaque dégradation correspond un type de mortier de réparation.
Causes de dégradation des ouvrages
La structure d'un bâtiment peut subir divers désagréments et déformations. Des facteurs externes ou internes peuvent provoquer ces dégâts. La réglementation désigne plusieurs types de causes. La norme française en vigueur est la NF EN 1504. Elle détermine des principes et des méthodes de réparation selon la nature de la dégradation. Elle établie 11 principes qui identifient les causes de détérioration des structures d'ouvrages. Il est important de les déterminer avant de choisir le mortier de réparation qui convient.
Dégradation des matériaux
Il existe plusieurs causes de cette dégradation.
- des causes physiques : usure, gel, érosion, abrasion, dilation ;
- des causes chimiques : bactéries, exposition et réaction chimique ;
- des causes mécaniques : surcharge, tremblement de terre, vibration.
Corrosion des armatures
Les différentes causes de cette corrosion sont les suivantes :
- des causes chimiques : réaction au CO₂ ;
- des agents agressifs : exposition aux chlorures, aux sels de mer ;
- un courant électrique vagabond des réseaux domestiques, des métaux à fort potentiel électrique.
Infiltration d'eau
Le béton est un matériau poreux : des infiltrations d'eau peuvent survenir, notamment si lors du coffrage des éléments, le béton n'a pas été vibré et humidifié. La vibration des éléments en béton (ceintures, linteaux) permet de le rendre homogène et dépourvu de poches d'air. Quant au gâchage (action de rajouter de l'eau aux liants et ciments), il permet de prévenir le séchage rapide et l'apparition des fissures.
À noter : une fois les causes de dégradation définies, il convient d'adapter un procédé et une méthode de réparation qui prend en compte la nature et les attentes de la protection. N'importe quel mortier ne convient pas à n'importe quelle réparation.
Méthodes de réparation
Il existe plusieurs familles de produits de réparation et chacune a une destination particulière. Le marché de la construction propose des mortiers de réparation aussi bien pour les surfaces (réparation structurale ou non structurale, collage et scellement) que pour la protection contre la corrosion des armatures.
Pour chaque type de dégradation correspond une méthode de réparation :
- surcharges (tassement du béton) : procéder au collage de plaque après projection du béton, ou remplacer le béton et les éléments abîmés par du mortier de réparation ;
- fissures (mauvaise vibration du béton) : injecter du mortier pour colmater les fissures ;
- éclatements (en cas de choc ou d'accident) : projeter un nouveau mortier en béton ;
- effritement (gel ou dégel) : revêtement d'un mortier de protection à base de ciment ;
- action des chlorures sur les armatures : remplacer le béton et les armatures infectées par un nouveau mortier de réparation ;
- corrosion sous l'action du CO₂ (carbonatation) : ajouter des armatures en renfort et changer le béton infecté par un nouveau mortier ;
- corrosion due à un courant électrique vagabond : remplacer les armatures à fort potentiel électrique.
Précision : pour chacune des familles de produits ainsi que pour les méthodes de curage, il est recommandé de demander l'avis d'un spécialiste pour effectuer un diagnostic des réparations à mener ainsi que la nature des mortiers à mettre en œuvre.
Coût des mortiers de réparation
Vous trouverez auprès de vos fournisseurs une gamme riche et variée de mortiers de réparation. Ils sont le plus souvent vendus en sac de 5 kg ou 25 kg et coûtent, en fonction de leur usage, entre 5 € et 60 €. Les mortiers à usage extérieur (en revêtement des bétons) sont généralement proposés à 5 € pour 5 kg, tandis que les enduits de réparation (rebouchage des fissures) coûtent environ 10 € les 5 kg.
Les mortiers hydrauliques à base de ciment, utiles pour la réparation des éclatements et les effritements, valent en moyenne 50 € les 25 kg. Quant aux mortiers compensés et fibrés, leur valeur varie sensiblement selon la nature de l'additif contenu dans la composition, mais aussi selon la couleur finale du produit : le prix de départ est de 25 € (pour 25 kg) pour un mortier simple pour façade et de 60 € quand il est à prise rapide et multi-usage (réparation en surface ou sous face).
À noter : les prix indiqués reflètent les gammes de certains fournisseurs en produits industriels à destination de la construction. Pour un devis plus détaillé et conforme à vos besoins, n'hésitez pas à contacter un professionnel.
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