En construction, les joints désignent les coupures réalisées entre deux parties, chaque partie pouvant se déplacer de manière autonome. Les joints permettent en construction d’absorber les mouvements éventuels de l’ouvrage. Il existe donc différents types de joints.
Les différents types de joints : les fonctions des joints
Les joints peuvent remplir 5 fonctions.
En premier lieu, ils permettent de faire face aux changements climatiques et à la dilatation thermique. En effet, des écarts de températures importants peuvent provoquer la fissuration des appuis et des façades, voire leur soulèvement. Ce phénomène peut compromettre la stabilité des ouvrages et s’avérer dangereuse pour leurs occupants.
Les joints peuvent également réduire et compenser en partie les conséquences des tassements différentiels des fondations engendrées par les forces verticales et horizontales.
Par ailleurs, les joints limitent le phénomène de retrait du béton (retrait thermique et hydraulique) lors de son séchage.
Les joints sont employés pour réduire les conséquences sur les ouvrages des vibrations provoquées par la circulation des machines et des véhicules.
Les joints remplissent une dernière fonction : ils permettent d’atténuer la déformation des ouvrages sous l’effet de la pression exercée par le vent.
Remarque : l'EN 1991-1-5 précise les règles de calcul des effets thermiques sur les constructions, en particulier sur les éléments de structure.
Les différents types de joints : typologie des joints
Il existe 4 types de joints, qui diffèrent selon leur fonction précise.
Joints de dilatation
Le joint de dilatation concerne l’espacement entre deux parties d’un ouvrage et son rôle est de permettre à chacune des parties d'avoir des mouvements indépendamment de l’autre.
Le joint de dilatation permet de réduire les effets de la dilatation en cas de fortes chaleurs, ou ceux du retrait en cas de températures basses.
Remarque : l’entre-distance des joints de dilatation est donnée par la Norme NF P 11-213 (DTU 13.3).
Joints de retrait
Les joints de retrait ont pour rôle de faciliter le retrait du béton tout en contrôlant la position et les effets d’une éventuelle fissuration.
Ces joints sont réalisés entre les joints de dilatation à la scie mécanique.
La profondeur des joints de retrait doit être comprise entre un quart et un tiers de l'épaisseur du dallage.
Remarque : la réalisation des joints de retrait doit répondre aux exigences du DTU 26.2.
Joints de rupture
Le joint de rupture consiste à diviser les fondations, afin d’éviter les risques liés aux tassements différentiels.
En effet, un risque de tassement différentiel est envisageable dès lors que l’ouvrage est constitué de structures de poids différent, ou qu’une autre construction est accolée à la première.
Joints de construction
Les joints de construction sont réalisés lors d’un arrêt prolongé du bétonnage.
Selon la taille de la dalle et son utilisation future, des goujons peuvent être insérés, afin de permettre le transfert des charges. Les goujons sont des barres d’acier qui permettent de reprendre des efforts de cisaillement tout en laissant libres les mouvements horizontaux.
Les différents types de joints : le traitement des joints
Les joints sont réalisés au moyen de mortiers spéciaux.
D’autres produits peuvent être utilisés en raison de la spécificité de leurs propriétés : mastic (mastic à la silicone ou alcalin), bandes d’étanchéité, produits en plastique etc.
La fermeture des joints peut s’effectuer au moyen de profilés souples, de joints mécaniques ou de couvre-joints.