La construction d’une maison s’achève parfois par la découverte de malfaçons dans votre nouveau logement.
Alors, qu’appelle-t-on réellement « malfaçon » et comment réagir si vous en trouvez ?
Toutes les réponses dans notre astuce.
Reconnaître une malfaçon
On a tendance à penser qu’il y a malfaçon dès l’instant ou vous repérez des anomalies mais la notion de malfaçon concerne uniquement les situations suivantes (art. 1792 et 1792-2 du Code civil) :
- l’ouvrage est impropre à sa destination ;
- la solidité de la construction est compromise ;
- la solidité d’un élément faisant partie intégrante de la maison est touchée.
Dans ces cas, et seulement dans ces cas cités, on peut parler de malfaçons. Ces désordres seront pris en charge au titre des assurances que vous avez signées au début de la construction, à savoir :
- la garantie du parfait achèvement ;
- la garantie décennale ;
- la garantie dommage ouvrage.
À noter : les désordres d’ordre esthétique (même s’ils peuvent être importants) ne sont pas considérés comme malfaçons. Ainsi, un carrelage posé en diagonale alors que vous souhaitiez une pose droite ou de la peinture mal appliquée ne rentrent pas dans la notion de malfaçon.
Qui constate la malfaçon ?
Si vous pensez être en présence d’une malfaçon, le premier réflexe est de vous tourner vers votre constructeur. Si celui-ci fait la fine bouche pour faire jouer les assurances, vous pouvez faire appel à :
- votre compagnie d’assurance :
- elle peut mandater un expert chargé de constater les dégâts ;
- payé par votre assurance, il aura peut-être tendance à minorer les désordres pour que votre indemnisation soit moins importante ;
- un expert privé :
- son indépendance lui permettra d’établir un rapport d’expertise libre de toutes pressions ;
- son rapport pourra avoir du poids devant une compagnie d’assurance ;
- la justice :
- vous devrez saisir le tribunal judiciaire ;
- pour une procédure accélérée, passez par un référé ;
- le tribunal pourra alors mandater un expert judiciaire chargé d’évaluer et de chiffrer le désordre ;
- le juge prendra sa décision au vue du rapport d’expertise judiciaire.
Résolution
La résolution du désordre peut se faire :
- par voie amiable : le constructeur reconnaissant la malfaçon, il mettra tout en œuvre pour résoudre le problème ;
- par voie juridique : c’est le juge qui ordonnera à l’entrepreneur de résoudre les désordres en lui imposant un échéancier. Suivant la situation, le jugement pourra contenir des pénalités financières par jour de retard.
À noter : si vous repérez la malfaçon dans l’année de parfait achèvement, après une mise en demeure demeurée infructueuse, vous avez le droit de faire intervenir une entreprise, à la charge et au risque de constructeur défaillant.
Besoin d’autres infos sur la question ?
- Toute construction est protégée par des garanties. Retrouvez-les toutes sur notre page dédiée : Garanties de la construction de maison.
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- Pour multiplier les chances d’avoir un produit fini irréprochable, il est préférable de faire appel à un professionnel. Rendez-vous sur notre fiche pratique : Faire construire sa maison avec un contrat de maîtrise d’œuvre.