Chamotte

On appelle chamotte ou argile cuite, voire tesson broyé, la terre servant à la confection de béton réfractaire. On l'emploie dans de nombreuses applications, aussi bien à la maison qu’en industrie, dès lors qu’un mortier doit résister à de fortes températures, donc être réfractaire. Quelles que soient son origine et sa méthode de fabrication, elle est disponible en de nombreuses variétés qu’il faut connaître avant de l’utiliser.

Définition et rôle de la chamotte

Qu'est-ce que la chamotte ?

À l’origine est appelée chamotte une terre réfractaire comprenant une forte proportion d’argile, qui a tendance à cuire lorsqu’elle est exposée à une chaleur intense. Cette terre chamottée était largement employée pour la construction de fours, de cheminées et de conduits de fumée.

Afin de pouvoir immédiatement construire des éléments en mortier réfractaire, on peut acheter de la chamotte qui sera de l’argile cuite à haute température (> 1 300 °C), ou en confectionner soi-même en pilant des briques ou des tuiles de terre déjà cuite.

Rôle

La chamotte étant un matériau déjà cuit, elle ne subira ni retrait, ni expansion, ni dégradation lorsqu’elle sera exposée à de hautes températures. On emploie la chamotte en tant que granulat dans la fabrication d’un mortier réfractaire, aussi bien en industrie qu’en construction (foyer de cheminée) ou au jardin (four à pain, barbecue, four à pizza…).

De même densité que le béton, la chamotte peut servir telle quelle avec du ciment réfractaire et de l’eau et/ou du sable de rivière, afin de fabriquer un mortier ou un béton réfractaire que l’on peut employer pour jointer, confectionner, couvrir et même couler.

Choix et mise en œuvre de la chamotte

C’est le type de mise en œuvre, et notamment le délai requis, qui implique le choix de la chamotte. Si l’on veut confectionner rapidement un four, une cheminée ou une pièce en ciment réfractaire, il faut acquérir de la chamotte déjà fabriquée ; alors que si aucune urgence n’est requise, on peut à moindre coût élaborer soi-même sa chamotte. Dans un cas comme dans l’autre, c’est d’abord la granulométrie de la chamotte qui est à prendre en considération.

Fabriquer de la chamotte

Pour fabriquer soi-même de la chamotte, on peut broyer plus ou moins finement (selon la granulométrie à obtenir) des briques réfractaires ou des tuiles de terre cuite, selon la destination de la construction réfractaire (foyer de cheminée ou de poêle, four à pain, barbecue…), et donc l’aspect plus ou moins lisse que l’on souhaite obtenir.

Si le broyage de tuiles en terre cuite est possible à l’aide d’outils rudimentaires, le broyage de briques réfractaires est difficilement envisageable par un particulier. Attention au tamisage indispensable à l’issue du broyage, afin d’obtenir une chamotte de granulométrie régulière sous peine de retraits importants à la dessiccation, puis de distorsions, fissures et cassures lors de la mise en chauffe.

Acheter de la chamotte

À l'achat, on trouve principalement des chamottes fines de granulométrie inférieure à 1 mm, à mélanger intimement au ciment réfractaire, et des chamottes de granulométrie élevée (2 mm à 10 mm) que l’on utilise comme agrégat (à la place des graviers) pour la confection d’un mortier réfractaire. Dans tous les cas, il faut choisir une chamotte ayant une résistance pyrotechnique adaptée à l’utilisation (généralement > 1 700 °C).

Où acheter de la chamotte et à quel prix ?

On peut acheter de la chamotte auprès des enseignes de matériaux, mais aussi de jardinage ou d’aménagement de la maison, en fonction de la quantité désirée (chamotte en sacs de 10 kg à 25 kg ou chamotte en big bag de plusieurs centaines, voire un millier de kilos). Avant toute comparaison de prix, il faut s’assurer de la granulométrie proposée et savoir que plus la chamotte est fine (broyage fin et tamisage régulier), plus son prix est élevé.

La chamotte de granulométrie fine à moyenne (< 5 mm) se vend à moins d’1 € le kg en sac de 25 kg, et encore moins cher lorsque la granulométrie est plus élevée. En big bag d’une tonne, la chamotte de granulométrie moyenne est encore moins onéreuse, puisque le kilo revient alors à moins de 50 centimes.