Le risque sismique est réellement présent en France. Des obligations et des normes sont applicables afin que toute construction, y compris de maison individuelle, résiste autant que faire se peut à un tremblement de terre. Explication du principe de la construction parasismique.
Principe de la construction parasismique
Il n'existe aucune construction totalement à l'abri des conséquences d'un séisme. Cependant, toute construction peut être rendue résistante à une certaine intensité de séisme (magnitude). C'est pourquoi on parle plutôt de construction parasismique que de construction antisismique.
Une construction est dite parasismique lorsqu'elle est étudiée, implantée et conçue afin de résister à un niveau d’agression sismique défini réglementairement pour sa zone de sismicité. À ce niveau de sismicité défini, si la construction peut subir des dommages irréparables, elle ne doit pas s’effondrer sur ses occupants.
Toutefois, lors d'un séisme d'un niveau d'agression sismique inférieur à celui défini, une construction parasismique résistera mieux et subira moins de dégâts qu'une construction n'ayant pas été étudiée, implantée et conçue comme parasismique.
À noter : l'intensité d'un tremblement de terre, ou magnitude, se mesure sur l'échelle de Richter qui est une échelle ouverte au sens où sa plus grande valeur n'a jamais été découverte. On considère sur cette échelle que des dégâts aux constructions classiques (non parasismiques) interviennent à partir de la magnitude 5.
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Niveau de risque sismique
Le niveau de risque sismique dépendant de la zone d'implantation de la construction. La prise en compte dans l'ouvrage de la résistance aux séismes va varier d'une région à l'autre et même selon la commune d'implantation.
En France, métropolitaine et Outre-mer, le risque sismique est évalué selon 5 niveaux de probabilité de voir survenir un séisme de magnitude 3,5 à 4. Ces niveaux de probabilité d'apparition d'un séisme sont de 1 pour le risque très faible, jusqu'à 5 pour le risque fort. L'ensemble du territoire est ensuite divisé en zones de sismicité classées des niveaux 1 à 5.
Le site gouvernemental planseisme.fr propose une carte du zonage sismique de la France.
Bon à savoir : en vigueur depuis 2011, le nouveau zonage sismique de la France est plus précis car communal, alors que le précédent était cantonal. On peut désormais connaître le niveau de sismicité de sa commune et non uniquement du canton dont elle fait partie.
Obligations et précautions des constructions parasismiques
C'est donc en fonction du niveau de sismicité de chaque zone que sont définies des précautions de prise en compte du risque sismique dans la construction et des obligations de construction parasismique. Pour mémoire, la prise en compte du risque sismique implique plusieurs niveaux d'actions :
Implantation
Le choix du site, donc du terrain voire de l'emplacement sur le terrain, est primordial. Les terrains situés sur les reliefs et en haut des ruptures de pente sont à proscrire, alors que les zones de limite entre les sols rocheux et les sols meubles sont seulement à éviter en fonction du niveau de sismicité de la commune. La profondeur et l'ancrage des fondations devront être adaptés à la nature du sol et à sa sismicité.
Architecture
Dès la conception, le type d'architecture doit être compatible avec le niveau de sismicité de la zone : forme, nombre d'étages, finesse et élancement du bâtiment.
Construction
La qualité tout au long de la construction doit s'appliquer au choix des matériaux et à leur assemblage (chaînage des éléments, recouvrement des fondations). Toute modification en cours de chantier, ainsi que toute extension de la construction, devra appliquer les mêmes critères de qualité de construction.
Protection
La protection contre le feu, la maintenance et l'entretien sont primordiaux, afin de garantir l’efficacité de la construction parasismique.
Règles de construction parasismique
Les règles de construction parasismique fixent les niveaux de protection requis et définissent les modalités de calcul et de dimensionnement des différents organes de structure des constructions, selon leur zone d'implantation et notamment en zones 3,4 et 5 (sismicité modérée, moyenne et forte). Ces règles sont définies selon le type d'ouvrage :
Ouvrages à risque spécial
On considère comme étant des ouvrages à risques spécial les barrages, centrales et installations classées (ICPE)...
Ouvrages à risque normal
Toutes les autres constructions dont les immeubles et les maisons individuelles qui font l'objet de :
- Règles générales applicables à tous les bâtiments : normes NF EN 1998-1, NF EN 1998-3, NF EN 1998-5 (dites « règles EC8 » pour Eurocode 8) et règles PS-MI en Métropole et CP-MI pour les Antilles.
- Règles simplifiées pour certaines maisons individuelles : peuvent être utilisées pour la construction de bâtiments simples en respectant les conditions de la norme NF-P06-01 et :
- de la réglementation PS-MI si la construction est implantée en zones de sismicité modérée et moyenne soit zones 3 et 4 ;
- de la réglementation CP-MI Antilles en zone de risque sismique fort soit en zone 5 ;
- à noter que le plan de prévention des risques naturels (PPRN) de chaque commune peut fixer des règles supplémentaires de construction mieux adaptées au contexte local.
Bon à savoir : les obligations de la construction parasismique qui sont applicables aux bâtiments neufs, le sont également aux bâtiments existants lorsque ceux-ci font l'objet de travaux entraînant une modification importante de leur structure ou aggravant leur vulnérabilité et en cas d’ajout ou de remplacement d’éléments non structuraux.
Surcoût et coût d'une construction parasismique
Le surcoût de la prise en compte du risque sismique en zone de sismicité modérée (zone 3), et moyenne (zone 4) peut s'estimer entre 0,5 % et 1 % du coût de la construction, et jusqu'à 2 % en zone de risque fort (zone 5).
Il est possible de limiter le surcoût de toute construction parasismique à condition de prendre en compte les précautions dès l'étude du projet notamment au niveau de l'architecture. Tous travaux venant en complément d'une construction classique afin de la rendre parasismique auront un coût bien plus élevé que si la construction avait intégré le niveau de sismicité dès sa conception.
À noter : la prise en compte du risque sismique doit déjà être étudiée avant même le tirage des plans par l'architecte, cette prise en compte n'ayant pas d'influence notable sur ses honoraires. Si les plans devaient être modifiés par la suite, un surcoût en découlerait forcément et ce surcoût ne pourrait que s'amplifier si le risque sismique n'est pris en compte qu'après le début des tout premiers travaux.
Aides financières à la construction parasismique
En zone de sismicité 5 (risque fort) et notamment en Martinique, une aide forfaitaire (aide régionale à la construction durable) de 10 000 à 14 000 € peut être attribuée par la région, pour l'étude et la réalisation d'une construction parasismique et/ou anticyclonique.
D'autres aides régionales à la construction parasismique pouvant être annoncées, il convient de se rapprocher du Conseil général de la région en question.
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