Avant la pose de bitume ou d'enrobé, il convient de préparer la terre. Un aplanissement est nécessaire, et pour cela la mise en place d'un terrassement, d'une couche de forme et d'un remblai est obligatoire.
Le remblai est soumis à des normes
Avant vos travaux, il convient de vous renseigner pour vous assurer que le remblai est autorisé sur votre terrain. En effet, il est interdit dans certains cas :
- dans une zone du plan local d'urbanisme (PLU) de la commune qui ne l'autorise pas. Vous pouvez contacter votre mairie pour plus d'informations ;
- dans les zones inondables concernées par un plan de prévention des inondations qui interdit le remblai.
Le remblai destiné à un aménagement ou à une construction doit suivre une procédure. Le code de l'urbanisme précise par ailleurs que :
- les exhaussements de plus de 2 mètres de hauteur et d'une superficie supérieure ou égale à 2 hectares doivent faire l'objet d'une demande de permis d'aménager (article R. 421-19) ;
- les exhaussements de plus de 2 mètres de hauteur et d'une superficie supérieure ou égale à 100 m2 doivent doivent faire l'objet d'une demande de permis d'aménager (article R. 421-20) pour les réalisations :
- dans les secteurs sauvegardés ;
- dans les sites classés ;
- dans les réserves naturelles ;
- les exhaussements de plus de 2 mètres de hauteur et d'une superficie supérieure ou égale à 100 m2 doivent être précédés d'une déclaration préalable (article R. 421-3) pour tous les autres cas.
Les remblais en zone humide et en zones inondables sont soumis à l'article R 214-1 du code de l'environnement.
À noter : l'accord du propriétaire du terrain n'équivaut pas à une autorisation.
Remblai : un support pour la bonne tenue du revêtement
Le tassement de la terre est une réaction naturelle sous le propre poids des matériaux. Ce tassement est en moyenne de15 % et peut varier en fonction de la nature des sols : un sol sableux se tassera moins qu'un sol argileux.
Vous trouverez ci-dessous un tableau explicatif des conditions à étudier selon votre sol avant remblai :
État du sol et vérifications | Exemples |
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Potentiel hydrique du terrain (état d'humidité) |
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Paramètre de granularité | En tamisant le sol, on peut étudier la grosseur maximum des plus gros éléments retenus. |
Argilosité | Le taux d'argile du sol définira le taux de plasticité du sol. |
En fonction de l'étude du sol, la couche de remblai à apporter sera de :
- 10 cm pour une allée destinée au piéton ;
- 20 cm pour une allée carrossable ;
- 30 cm pour une voie accessible aux camions.
Une allée classique privée se travaille sur 3 couches :
- une fondation en grosses pierres ;
- une couche en concassé ;
- une finition en sable ou en gravillon.
Ainsi, vous devrez prévoir les étapes suivantes :
- l'enlèvement de la terre végétale sur 10, 20 ou 30 cm selon le type d'allée souhaitée : il s'agit du déblai ;
- le compactage du fond de la terre végétale ;
- la pose d'un film géotextile.
Le type de remblai à utiliser pour une bonne assise de l'allée
Votre remblai peut être composé de différents éléments supportant les conditions climatiques et mécaniques inhérentes à une allée.
Vous trouverez ci-dessous un tableau récapitulatif des éléments pouvant être utilisés pour un remblai :
Type de remblai | Comportements |
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Craie |
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Roches argileuses : schistes, etc. | Ces roches peuvent se broyer et laisser des débris argileux qui gonflent le sol, ébranlant ainsi la future structure. |
Roches siliceuses : grès, etc. | Ces roches sont résistantes, bien que fragmentables. |
Roches salines : gypse, etc. | La teneur en sel de ces roches fait qu'elles sont trop solubles pour être employées dans le remblai. |
Terre de remblai |
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Matériau de démolition | Certains débris et matériaux laissés après une démolition peuvent être employés dans le remblai :
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Mise en place du remblai : le compactage
Le compactage est une étape nécessaire qui suit l'apport du remblai. Il permet de tasser les matériaux mis en place pour réduire les vides et favoriser la cohésion de l'ensemble.
La technique du compactage peut être effectuée par différents outils ou machines :
- le compacteur statique, qui tasse l'ensemble grâce à son poids ;
- le compacteur à pneu ;
- le compacteur vibrant qui tasse l'ensemble grâce aux poids et aux vibrations :
- à cylindre lisse ;
- à pied dameur ;
- la plaque vibrante.