Le refend est un mur porteur séparatif intérieur au bâtiment. Il assure le contreventement de l'édifice, c'est-à-dire qu'il participe à sa stabilité horizontale et verticale.
Les liaisons entre les murs de refend et la façade doivent faire l'objet d'un traitement spécifique.
Lorsqu'il est transversal, le mur de refend a un rôle de raidisseur. Cela signifie qu'il permet de stabiliser le bâtiment en joignant deux murs de façade. Longitudinal (c'est à dire construit dans le sens de la longueur du bâtiment), le mur de refend permet d'équilibrer les planchers.
Construire un mur de refend
La fonction d'un mur de refend est de joindre les façades et murs intérieurs.
Pour les parois de même constitution, lorsque les maçonneries sont peu chargées, des jonctions en T (en forme de T) entre les murs extérieurs et les murs intérieurs peuvent être exécutées par pénétration partielle ou par juxtaposition.
Par pénétration partielle
Lorsqu'une liaison mécanique doit être réalisée entre les deux murs (contreventement), la liaison par pénétration s'effectue par pénétration partielle du mur intérieur dans le mur extérieur.
On appelle "assises" les rangs de pierres horizontaux qui, posés les uns sur les autres, forment le mur.
Cette liaison doit être réalisée sur une assise sur trois au moins, et sur une profondeur de d'environ 5 cm. Elle ne doit pas apparaître à l'extérieur et ne doit pas endommager la maçonnerie.
Par juxtaposition
La juxtaposition consiste à bâtir le mur intérieur contre le mur extérieur, sans qu'il y ait pénétration partielle. Avec cette technique, la jonction n'intervient pas dans le contreventement (stabilisation de l'édifice).
Bon à savoir : du point de vue de l'isolation acoustique (refends entre de logements) et de la sécurité incendie, la première solution, le mur de refend construit par pénétration partielle, est préférable (sauf cas particulier).
Consolider la jonction entre mur de refend et mur extérieur
Pour les parois de constitution différentes, la jonction doit être exécutée par pénétration partielle ou par juxtaposition, dans le cas de maçonneries peu chargées.
En revanche, seule la solution par juxtaposition peut être employée si la maçonnerie est chargée.
La stabilité transversale peut être réalisée si nécessaire par au moins trois liaisons ponctuelles, réparties sur la hauteur par des attaches.
Chaînages horizontaux, chaînages verticaux
Ces dispositions pour les maçonneries peu chargées ne dispensent pas de prévoir des chaînages horizontaux continus. Un chaînage est la partie d'un mur servant à rigidifier et consolider celui-ci. Il peut être horizontal et vertical, et se rencontre beaucoup sur les murs de brique.
Les chaînages horizontaux permettent d'assurer la jonction entre les murs perpendiculaires. Les chaînages horizontaux en béton armé doivent ceinturer les murs en maçonnerie porteuse et en maçonnerie de remplissage. Ce chaînage ceinture les murs de façade entre eux, et les relie au droit de chaque refend.
Des chaînages verticaux doivent être établis en cas de refend porteur, lorsqu'il s'agit de maçonneries creuses constituées de petits éléments.
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Traite des ponts thermiques de liaison
Non traitées, les jonctions façade/refend, qui apportent des réponses du point de vue mécanique, sont à l'origine de ponts thermiques de liaison qui dégradent les performances du bâtiment.
Les ponts thermiques sont des points, dans la jonction entre les deux murs, où l'isolation est moins performante. Ils peuvent occasionner des pertes d'énergie et de chaleur.
Ces ponts thermiques de liaison peuvent être traités par des rupteurs de ponts thermiques, associés à une isolation par l'intérieur ou par l'extérieur.
Ces dispositifs sont spécialement conçus pour corriger ce type de pont thermique.
Bon à savoir : le rupteur peut intégrer, en plus de l'isolant, des éléments permettent d'assurer la continuité mécanique entre les murs.
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