
Des fondations à l'élévation des murs et la pose des charpentes et toitures, la construction d'une maison traditionnelle requiert des techniques éprouvées et adaptées à l'utilisation des matériaux choisis, anciens ou modernes.
Construction maison traditionnelle et étude préalable : les règles à respecter
L'étude préalable est nécessaire même lorsqu'il s'agit d'une maison traditionnelle.
En effet, si le modèle de maison est généralement choisi sur catalogue, il est souvent opportun de lui apporter des modifications afin d'en personnaliser l'architecture extérieure ou la configuration des espaces.
L'étude préalable se divise en deux volets, dont le premier touche à la construction et le second à l'implantation.
Construction
La construction d'une maison traditionnelle est généralement faite d'après des plans éprouvés avec des techniques et des caractéristiques conformes :
- au PLU (Plan Local d'Urbanisme) ;
- aux dispositions de la commune ;
- à la Réglementation Thermique (RT 2012 en vigueur).
Bien que traditionnelle, il se peut que l'architecture soit orientée par la commune vers certains styles et coloris, ainsi qu'en matière de nombre d'étages, de hauteur de faîtage, de type de toiture, d'ouverture et de menuiserie.
La construction doit respecter les impératifs de performance énergétique fixés par la RT 2012. Cela signifie que la construction doit être éligible au moins au label BBC (Bâtiment Basse Consommation), voire plus (maison passive, maison à énergie positive,etc).
À ce titre, il est indispensable de choisir au moins un équipement utilisant les énergies renouvelables, mais aussi de sélectionner les isolants et matériaux de la construction lorsque ceux-ci ne sont pas encore déterminés dans une maison type (brique, parpaing, monomur,etc).
Bon à savoir : l'orientation d'une maison, même traditionnelle, est un critère important. Il permet de garantir la capacité de la maison à profiter de la chaleur du soleil en hiver, mais aussi à en être protégée l'été.
Implantation
Le terrain et les sols constituent la base sur laquelle repose la construction. Ils sont essentiels à la pérennité du bien.
Le schéma d'implantation permet de visualiser l'emprise au sol de la construction, qui doit être étudiée en fonction :
- du relief ;
- des limites de propriété ;
- des voies d'accès au chantier puis à la construction ;
- des raccordements aux réseaux d'eau, d'électricité, du téléphone, de l'assainissement collectif (raccordement à l'égout) ou non collectif (fosse septique).
Ces critères d'implantation et de viabilisation doivent respecter le PLU (Plan Local d'Urbanisme), qui définit le COS (Coefficient d'Occupation des Sols) selon la section du cadastre sous laquelle est enregistrée la parcelle.
Si l'étude de sol n'est pas forcément obligatoire pour une construction de maison individuelle, elle reste recommandée. La plupart des entrepreneurs de travaux et constructeurs de maisons traditionnelles l'exigent afin de garantir leur assurance professionnelle.
L'étude de sol permet :
- de connaître la capacité du sol à supporter le poids de la construction sans tassement ou affaissement ;
- de préciser les profondeurs de décaissement et d'ancrage des fondations.
Bon à savoir : lors de l'achat du terrain, un ERNT (état des risques naturels et technologiques) doit être remis aux acquéreurs. Il est dressé sur l''imprimé ERP (état des risques et pollutions - aléas naturels, miniers ou technologiques, sismicité, potentiel radon et sols pollués, issu d'un arrêté du 13 juillet 2018), ou sur tout autre support qui apporte les mêmes informations que celles prévues par le modèle en vigueur (arrêté du 9 juin 2021). Cet état indique le niveau des risques auxquels est exposé le terrain (inondations, crues, glissements de terrain, comblement de cavités souterraines, etc). Toutefois, il ne présente aucune garantie.
À noter : l'imprimé ERP fait suite à l'imprimé ESRIS (état des servitudes risques et information sur les sols), qui avait lui-même remplacé l'imprimé ERNMT (état des risques naturels, miniers et technologiques).
Étapes de la construction d'une maison traditionnelle
Le dossier du permis de construire déposé et le permis accepté, vient le temps de passer à l'aménagement du terrain et à la construction proprement dite.
La préparation du sol comprend l'excavation à la pelle mécanique, afin de préparer :
- les souilles dans lesquelles seront coulées les fondations ;
- les tranchées nécessaires au cheminement des différents réseaux (eau, électricité et assainissement) ;
- les accès routiers et piétons ,en préservant si possible la végétation et en aménageant les reliefs.
Une fois les fondations parfaitement sèches, la construction traditionnelle commence par les soubassements, avec coulage de la dalle de sol :
- Celle-ci servira de plancher bas ou de plancher au vide-sanitaire ou au sous-sol.
- Elle doit recevoir les réservations pour les alimentations en eau et en énergie, ainsi que les évacuations.
Le gros œuvre se poursuit par l'édification de la construction par parpaings, briques et linteaux, jusqu'à la mise hors d'eau et hors d'air :
- La construction est dite hors d'eau lorsqu'elle est devenue étanche aux précipitations, donc après l'édification des murs et la pose des charpentes et toitures.
- La construction est hors d'air une fois que les menuiseries extérieures (baies, portes et fenêtres) sont posées.
Bon à savoir : la plupart des maisons traditionnelles peuvent être vendues à ce stade de la construction, afin que les propriétaires puissent en assurer les finitions eux-mêmes. C'est une solution économique que la plupart des constructeurs proposent à leurs clients.
Le second œuvre consiste en la finition de la construction. Celle-ci permet de faire du bâtiment une maison habitable :
- L'isolation a normalement été étudiée par le constructeur. Elle doit répondre aux critères de performance énergétique requis par la RT 2012 (donc a minima BBC, bâtiment basse consommation).
- La pose des cloisons intérieures qui séparent les pièces, mais ne sont pas porteuses (de la charpente), puis des menuiseries intérieures (y compris les éventuels escaliers intérieurs) fait également partie de la finition de la construction.
Le cheminement et le raccordement des différents réseaux (adduction et évacuation des eaux, énergie, aération, climatisation, fumées, etc) se fait tout au long du second œuvre :
- Certains raccordements nécessitent que les cloisons intérieures soient en place (prises électriques), alors que d'autres requièrent des saignées dans les murs avant que ne soient posés les isolants.
- Dans le cas d'une réalisation complète par le constructeur, il lui appartient de coordonner les interventions successives des différents corps de métier, afin de s'assurer de la marche continue du chantier et de n'avoir pas à casser des éléments posés pour passer des réseaux, isolants, bacs, receveurs, plomberie et sanitaires notamment.
Bon à savoir : il est recommandé de procéder à des tests intermédiaires d'infiltrométrie afin de s'assurer que chaque corps de métier (électricité, plomberie, menuiserie et chauffage notamment) a procédé à l'étanchéification des gaines et fourreaux. Cette démarche permet de s'assurer que le niveau de perméabilité à l'air du bâtiment BBC est atteint, et de ne pas avoir à reprendre des travaux alors que les intervenants ont quitté le chantier.
La construction de la maison traditionnelle se termine par la pose des finitions (faïences, carrelages, boiseries, revêtements de sol et de murs, etc) et l'aménagement des différentes pièces afin de leur donner leur fonction telle que prévue au plan.