La protection de soubassement est un point essentiel de la construction qui, lorsqu'il est négligé génère de nombreux sinistres et des coûts de réparation très élevés.
Qu'est-ce qu'un soubassement ?
Le soubassement d'une construction est un ouvrage réalisé en maçonnerie (parpaings, blocs...) ou en béton coulé dans un coffrage sur lequel sera édifiée une construction. Totalement ou partiellement enterré, un soubassement est en contact avec le sol par au moins sa base, voire plusieurs de ses faces.
Les contraintes du soubassement sont multiples : il endure les charges verticales exercées par le poids du bâtiment, il doit subir la pression de la terre qui l'entoure tout en protégeant la base de la construction de l’humidité, des racines et des insectes.
Pourquoi protéger le soubassement ?
Sur toute construction, et d'autant plus qu'une partie en est enterrée (cave, vide sanitaire, garage en sous-sol...), l'isolation entre la terre de remblai et les parois est primordiale, bien que les parois en béton soient moins perméables aux remontées capillaires, échanges hydriques, sels et minéraux que les parois maçonnées.
Important : la protection de soubassement est une obligation stipulée dans le DTU (document technique unifié) de la maçonnerie et de la construction (le DTU 20.1).
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Critères de sélection d'une protection de soubassement
La protection de soubassement doit être sélectionnée selon deux critères principaux :
La nature du terrain
Notamment ses caractéristiques hydriques qui peuvent nécessiter qu'un drainage périphérique soit réalisé avant de poser une protection de soubassement :
- En sol perméable (aussi bien le terrain lui-même que le remblai de fouille) : généralement un terrain granuleux ou sablonneux dans lequel l'eau de pluie s'infiltre sans stagner, le drainage périphérique n'est pas nécessaire et seule la protection de soubassement suffit.
- En sol argileux ou limoneux assez imperméable : l'eau risque de stagner sans s'insinuer profondément dans le sol ce qui requiert un drainage en périphérie de la protection de soubassement.
La destination des parties partiellement enterrées
Elle se décline en 3 catégories :
- Les murs des locaux ne peuvent supporter aucune trace d'humidité (locaux habitables, bureaux, salles de jeu ou de cinéma...) : ils sont classés en première catégorie qui réclame une protection de soubassement assurant l'étanchéité.
- Les murs des locaux non habitables peuvent supporter quelques traces d'humidité (chaufferie, cave, garage...) : ils sont placés en deuxième catégorie qui ne nécessite qu'une protection d'imperméabilisation (et non d'étanchéité).
- Les murs de parties non accessibles (vide sanitaire, murs de terre-plein) qui ne nécessitent pas de traitement particulier : ils sont placés en troisième catégorie (sans imperméabilisation, ni étanchéité). Toutefois d'autres protections sont requises, notamment contre les termites et autres insectes.
À noter : lorsqu'il existe un risque de remontée de la nappe phréatique sur un terrain, notamment à proximité des cours d'eau susceptibles d'entrer en crue, l'étanchéité et/ou l'imperméabilisation du soubassement ne suffit pas. Il faut alors réaliser un cuvelage conforme au DTU 14.1.
Matériaux
Pour assurer drainage, étanchéité et/ou imperméabilisation selon les niveaux requis de protection du soubassement, les matériaux classiques (granulats, géosynthétique...) ont peu à peu cédé le marché aux nappes à excroissances.
Les nappes d'étanchéité à excroissances enterrées (NEPE) sont ces films épais en polyéthylène extrudé à haute densité (PEHD) imputrescible. Elles sont parsemées d'alvéoles (côté sol) et de bulles (côté maçonnerie) ou inversement, qui isolent physiquement les soubassements tout en créant une lame d'air de découplage entre le remblai et la construction.
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Choisir une protection de soubassement
C'est donc en fonction du/des rôle(s) que la protection de soubassement devra assurer que l'on va sélectionner quelle nappe à excroissance choisir parmi les suivantes.
Les nappes de protection
Elles ont principalement un rôle de protection mécanique afin d'endurer les pressions du sol. C'est la nappe de protection de soubassement suffisante pour les sols perméables et les locaux non habitables.
Les nappes de protection + filtration + drainage
Elles assurent filtration et drainage grâce à un géotextile intégré qui se positionne côté remblai. À l'inverse des nappes de seule protection, les alvéoles se positionnent côté remblai pour créer un espace entre la nappe et le géotextile afin que drainage s'effectue.
Les nappes de protection + filtration + drainage + imperméabilisation
Elles disposent en plus d'un film pare-vapeur en PVC qui assure l'imperméabilisation en laissant circuler l'air, mais non la vapeur d'eau et l'humidité que cet air véhicule.
Autres
En complément d'une nappe de protection, il n'est jamais à exclure de recouvrir les parois enterrées de produits assurant une imperméabilisation partielle, et notamment contre la prolifération des végétaux. À cet égard, on distingue deux catégories de produits : les produits gris à base de ciment et les produits noirs à base de bitume.
Bon à savoir : les mortiers de soubassement sont généralement des mortiers industriels à qui il a été ajouté un adjuvant (hydrofuge, imperméabilisant, super-plastifiant...) que les cimentiers et les chapistes peuvent fournir et/ou appliquer.
Prix d'une protection de soubassement
Le prix d'une protection de soubassement enterrée comprend la fourniture et la pose des enduits et/ou mortiers, puis de la nappe alvéolaire. Il faut compter entre 3 et 5 €/m² de nappe alvéolaire, et de 30 à 60 €/m² pour la confection et le mortier (ou enduit) posé par un professionnel.
Attention : certains affichages de prix des nappes alvéolaires sont au ml (mètre linéaire) en 1 m, 1,5 m ou 2,4 m de large, d'autres sont annoncés au m², et d'autres encore au rouleau, généralement de 20 m de long mais en largeurs différentes.